Nicolas Vanier présentera son « école buissonnière » en primeur à Blois à la rentrée
Ce sera l’évènement de cet été : la bande-annonce du long-métrage réalisé en Sologne sera visible dans toutes les salles de cinéma à partir de la mi-juillet. Avant le rendez-vous de cet automne avec une avant-première à Blois le 16 septembre et une sortie officielle le 11 octobre.
L’aventure aura duré 2 ans, le budget aura atteint les 8,5 M€, le tournage se sera étalé sur 44 jours du 19 septembre au 25 novembre 2016. Toutes les bonnes choses ont une fin mais avec Nicolas Vanier, elles se poursuivent grâce à un long métrage « l’école buissonnière », soutenu par la région Centre-Val de Loire et l’agence Ciclic (soit 440 000 € ainsi mobilisés), qui sera diffusé à l’automne dans les salles obscures. Nous avions suivi deux séquences de tournage l’an dernier à la Marolle-en-Sologne et à Chambord. Des gitans dans la forêt, un cerf les sabots dans une rivière… Nous nous souvenons encore d’avoir fait le mur avec deux François (Berléand et Cluzet), Éric Elmosnino, Laurent Gerra, Valérie Karsenti et le petit garçon du film qui crève l’écran, Jean Scandel dont le nom ne devrait pas rester inconnu très longtemps. Pour rappel (ou information), l’histoire, qui se déroule dans les années 1930, raconte celle d’un enfant parisien qui découvre la Sologne et les valeurs de la vie au contact du braconnier Totoche… Pour patienter jusqu’au 11 octobre, la bande-annonce officielle, qui tournera en boucle tout l’été dans les cinémas de France et de Navarre, a été présentée à l’Hôtel de la Région à Orléans lundi 3 juillet, histoire de bien commencer la semaine… et évidemment de faire en sorte que les médias en parlent dans leurs colonnes ou sur leurs ondes. Après les articles de presse et les chroniques radio, une autre campagne promotionnelle débutera dès le 26 août au festival du film francophone d’Angoulême. Dans le Loir-et-Cher, il faudra attendre le 16 septembre pour l’avant-première à Cap’Ciné Blois, agrémentée d’une soirée au château de Chambord, puis le festival du film de Lamotte-Beuvron le 6 octobre. Des projections dans de petits villages sont dans les cartons, sans oublier un développement prévu à l’international.
Nature à libérer
Ceci étant écrit, là n’est pas le vif du sujet. À quoi doit donc s’attendre le spectateur ? La bande-annonce, dont certaines scènes semblent familières du fait de quelques fuites en amont sur Facebook, donne une bonne idée du contenu. Ce teasing efficace invite à se plonger dans un monde qui paraît vrai et simple. Authentique. Pendant un peu plus de deux minutes, les images montrent en effet une Sologne luxuriante, majestueuse. Libre. « Comme dans tous mes films, je parle de la relation de l’homme avec la nature, » confie Nicolas Vanier qui a précédemment tourné « Le dernier trappeur », « Loup » et « Belle et Sébastien ». « L’homme glane tout ce dont il a besoin dans la nature, nous l’avons oublié. Les enfants croient aujourd’hui que le lait vient du magasin et que la viande vit sous cellophane dans un supermarché ! Ce film permet de rappeler qu’il faut changer de cap ; si nous continuons à consommer plus que ce que la Terre produit et si nous émettons plus de CO2 que la Terre est capable d’absorber, nous allons droit dans le mur. »
Valeurs à emprisonner
En exposant ces constats, Nicolas Vanier annonce un grand programme d’éducation à l’environnement à l’attention des jeunes générations lancé à travers toute la France et accompagnant la diffusion de son film en octobre. « L’école buissonnière », une comédie écolo ? Le voyageur du froid confirme plutôt son envie de susciter un débat et d’éveiller les consciences. « La Sologne est une région que j’habite et que j’habiterai toujours. Même si je pars en Sibérie ou au Canada, j’y reviens toujours. J’ai grandi dans la ferme de mon grand-père et tel un chêne, mes racines sont profondément ancrées dans ces terres. Mais une maladie est en train de tuer ma chère Sologne… » Il y a moins d’un an, le cinéaste bourlingueur avait déjà alerté et il enfonce à nouveau le clou cet été. « Les animaux sauvages passent d’une forêt à l’autre et se moquent de chez qui elle se trouve. Les grands propriétaires sont pourtant en train de transformer la Sologne en un labyrinthe, en une prison. Une vraie colère gronde parmi la population. Légiférer, certes, mais aux chasseurs également de saisir le problème en refusant de chasser dans ces enclos. » « L’école buissonnière », une fiction socialement engagée ? Le curseur cinématographique est en tout cas pointé sur des valeurs parfois oubliées. Transmission, solidarité… « Je me souviens de cette scène de marché à la Ferté Saint-Cyr. Le soir, après le tournage, chacun s’est rendu compte de tout ce que nous avons perdu, » relate le baroudeur. « De nos jours, on court derrière un caddie dans une grande surface et on ne parle plus à personne, on échange via les réseaux sociaux ou par injures interposées. Ce monde est fou, va vite. Je ne veux pas revenir à la charrette à cheval, attention ! Mais jadis, on se parlait. » Le long métrage « L’école buissonnière » permettra sans aucun doute ce dialogue. Et peut-être un autre regard sur la Sologne, à l’instar de l’effet produit par les « Ch’tis » de Dany Boon ? On lui souhaite en tout cas le même succès au box-
office, ainsi que des retombées touristiques et économiques induites pour le territoire solognot.
Émilie Rencien
