Dans la même séance le conseil d’agglomération a constaté la dégradation de ses possibilités financières mais donné son accord pour Balsanéo, dont la facture a augmenté de plus de 30 % depuis la première ébauche.
Les finances de l’agglomération ne sont pas dans le rouge. Une gestion prudente au cours des trois exercices du mandat, sous la présidence de Gil Avérous a permis de dégager un résultat cumulé positif de 31 455 000 €. Un résultat qui n’est pas le fait du hasard. Le gros projet de la mandature était la construction d’un centre nautique. Un centre dont il a fallu choisir l’emplacement, ce fut finalement le site de Balsan, plutôt que la Margautière où un terrain avait été retenu à cet effet. Il fallut ensuite définir le contenu du projet : les conseillers et une consultation populaire mirent en avant le choix de faire cohabiter natation de bien être et natation sportive en retenant le principe d’un bassin de natation de 25 x 25 m, permettant des compétitions départementales et régionales, mais pas question de faire un stade nautique capable d’accueillir de grands événements. Ce choix nécessitant la construction d’un bassin de 50 m.
Le projet présenté par le cabinet d’architecte « Mikou Design Studio », retenu à l’unanimité, prenait en compte toutes ces demandes dans un bâtiment audacieux et esthétique pour un coût de 18,5m€. Ce projet s’accompagnait d’options notamment d’un bassin extérieur pour un montant de 888 760 €. Le montant des travaux passait alors à 19,4M€.
De nouvelles demandes des représentants de Châteauroux Métropole conduisaient le Conseil communautaire à valider le coût prévisionnel des travaux pour un montant de 25 539 450 € auquel il convient d’ajouter la rémunération du cabinet d’architectes et des bureaux d’études associés pour un montant de 3,7 m€.
Un bassin extérieur de cinquante mètres à cinq lignes d’eau
Pourquoi une telle augmentation ? Parce que les conseillers qui on travaillé sur ce projet ont souhaité faire réhausser le bâtiment de 80 cm pour le mettre à l’abri d’une crue centenale, que le bassin extérieur est passé de deux à cinq lignes d’eau et qu’on a souhaité qu’ils soit utilisable neuf mois dans l’année, comprenant une liaison avec les bassins intérieurs, que ce bassin sera équipé d’une couverture thermique révolutionnaire évitant de longues manipulations et diminuant le coût de fonctionnement de l’équipement. Toutes ces modifications entrainaient également des modifications de la structure du bâtiment avec l’utilisation de pieux plus importants.
Un projet sous-estimé
Jean Petitprêtre a fait ses comptes. Le maire du Poinçonnet relève une augmentation de 31,4 % par rapport au projet initial. Un grand classique du genre sans doute, lors des concours d’architectes, chaque cabinet prétend présenter le plus beau projet tout en restant dans l’enveloppe. Les défenseurs du projet ont beau lui répondre que dans bien d’autre cas le dérapage a été de 100 %, cela ne convainc pas le maire socialiste qui ajoute de surcroît que ce montant ne prend pas en compte les aménagements extérieurs (parking en particulier près du centre de loisirs et plantations). En fait si l’on tient compte des acquisitions de terrain (Il reste encore à faire déménager l’entreprise Schoën) l’opération totale avoisinera les 50 M€.
Châteauroux Métropole a sans doute les moyens de la mener à bien. C’est un choix politique et stratégique. Gil Avérous l’a d’ailleurs rappelé lors de sa conférence de presse de mi-mandat. « Nous avons choisi de changer l’image de notre ville et cela passe par des équipement exceptionnels. C’est le cas de l’installation du Centre National de Tir, ce fut le cas du choix du skate park, Balsanéo doit être un centre aquatique qui participe à la renommée de Châteauroux ».
Choix politique, certes, mais François Jolivet, qui présentait pour la dernière fois le compte administratif de l’agglo (à la suite de son élection au parlement il doit abandonner son poste de vice-président et ne siègera plus que comme simple conseiller) a rappelé à ses collègues que Châteauroux Métropole ne pourrait plus compter sur les largesses de l’Etat, c’est un euphémisme, que les ressources fiscales sont en baisses du fait de la disparition d’entreprises et de « la baisse du dynamisme de la taxe d’habitation ». Le dérapage du projet Balsanéo peut sans doute être maîtrisé (à condition qu’il n’y ait pas de mauvaises surprises lors des appels d’offre) mais après avoir mené à bien ce grand projet ainsi que le réaménagement du bâtiment de l’Horloge (et un bâtiment annexe situé à l’entrée de Balsan) les possibilités d’investissement de l’agglo seront absorbées. Il faudra donc reporter d’autres projets.
Le rapporteur de la commission des finances a tout de même voté en faveur de ce dossier, les représentants du Poinçonnet, de Luant, les élus de gauche et Châteauroux et le représentant du FN se sont abstenus.
On attend désormais le premier coup de pioche des terrassement, à l’orée de l’année 2018.
Pierre Belsoeur