A l’entrée de l’avenue Eugène Delacroix le bâtiment est encerclé de poteaux qui supporteront les panneaux de chantier.
Premier événement visible du Nouveau programme national de renouvellement urbain (NPNRU) la déconstruction de la tour d’Iéna va transformer le paysage de Saint-Jean.
Iéna, la victoire de Napoléon sur les Prussiens date d’octobre 1806. Les habitants de Saint-Jean ne sont pas forcément des supporters de l’empereur, mais Iéna, au cœur du quartier, c’est un point de repère. Un marqueur, comme on dit. Le bâtiment compte 136 logements qui ont parfois accueilli des générations successives de Castelroussins depuis sa construction, en 1960. Même si l’on n’est pas du quartier on connait bien ce haut bâtiment qu’on laisse sur la gauche en entrant dans Saint-Jean lorsque l’on vient du centre-ville et qu’on longe encore avant d’arriver au centre commercial. La partie droite de l’avenue Eugène Delacroix, face au centre commercial, a fait l’objet des travaux du premier plan de rénovation urbaine, ouvrant l’horizon en direction de Saint-Jaques. Cette fois, avec la disparition d’Iéna, c’est le cœur du quartier qui va trouver une nouvelle respiration.
Mais il fallait un événement pour que ce chantier de 2,1M€ soit décidé par Scalis. C’est le classement du quartier dans la liste des 200 quartiers d’intérêt national du NPNRU qui a permis d’envisager un programme estimé localement à 100M€.
Scalis avait d’ailleurs largement anticipé cette opération, le dossier d’intention de démolir Iéna avait été validé dès fin 2013 par Châteauroux Métropole. Dès le début 2014 une cellule de relogement avait été mise en place et en septembre commençait les premiers déménagement des 90 derniers ménages habitants, relogés par le bailleur social en fonction de leurs souhaits. Le bâtiment est vide depuis l’été 2016 et les deux derniers commerces ont rouvert leurs portes dans des locaux tous proches d’Iena voici quelques semaines.
Démolition fin 2017
Actuellement, en plus des plaques murant les accès du bâtiment, des pieux appelés à soutenir les panneaux de chantier sont en place. Le désamiantage et le curetage occupera les mois de juillet, août et septembre. La déconstruction, autrement dit le démontage de tous les éléments de second oeuvre (cloisons, portes et fenêtres, éléments sanitaires…) suivront entre octobre et décembre. La destruction du bâtiment par grignotage d’une grue géante débutera au cours du mois de décembre et avant la fin du premier trimestre 2018 Iena devrait avoir disparu.
Que deviendra l’espace libéré ? Rien n’a encore été annoncé à ce sujet, mais Châteauroux Métropole ambitionne de «crée un quartier technologiquement vivant et ambitionne d’y développer des innovations environnementales, dont une ferme pédagogique en partenariat avec les structures d’insertion. Le quartier sera aussi doté d’un éclairage intelligent, modulable en fonction de la fréquentation des rues.
Enfin l’agglo a mis en place dans les marchés publics de réaménagement du quartier une clause sociale afin de réserver un volume d’heures contractuelles qui permettra d’embaucher sur un temps donné des habitants du quartier.
En tous cas le nom de Iena ne disparaîtra pas. Gil Avérous s’y est engagé «Iena, c’est un nom qui parle aux habitants du quartier. Il faudra voir, sans doute en concertation avec les habitants, à quel endroit on pourra réattribuer ce nom dans le quartier. »
Pierre Belsoeur
La résidence Iena va disparaître mais le nom restera dans le quartier
