Vendredi 19 mai à 20h30
Après neuf ans d’absence, Matmatah est de retour avec « Plates Coutures », un cinquième album réussi et tout sauf apaisé. Tristan Nihouarn, Éric Digaire et Benoît Fournier, rejoints par Emmanuel Baroux à la guitare, sont en tournée dans toute la France depuis février 2017. Comme la plupart des concerts programmés, les Brestois joueront à Blois à guichet fermé.
Et s’il y avait un malentendu autour de Matmatah ? Et s’il fallait cesser de résumer ce groupe à la seule et folle aventure d’un premier album qui lui a permis d’atteindre 1,2 million de ventes et à faire danser « Lambé An Dro » jusqu’au bout de la France, sans que personne ne sache de quoi parlaient-ils.
Bien sûr, les membres de Matmatah seront toujours, aux yeux du plus grand nombre, ces Bretons qui ont donné ses lettres de noblesse à un rock désinvolte et festif. Sauf que Matmatah, c’est quand même un peu plus que ça, avec notamment ses influences anglo-saxonnes et ses textes solides.
Sur « Plates Couture », le groupe montre qu’il tient à s’inspirer de l’actualité et du monde qui les entoure. Sur les onze nouveautés du disque, portées par la voix cinglante de Stan, plusieurs lancent un regard acéré sur notre monde. « Marée haute » cible les politiciens amoraux drogués de pouvoir. « Overcom » fustige le vide de la surinformation. « Petite frappe » explose contre l’obscurantisme de ces « fous de Dieu (qui) se donnent autant de cœur à l’outrage ».
Aux titres engagés s’ajoutent des chansons d’amour (l’up-tempo « Lésine pas », la ballade rock chantée par Éric « Entre les lignes », la cynique « Ô ma beauté », aux sonorités britpop 90’s. Ajoutez un presque instrumental, « Margipop », un ovni tant au niveau de la composition que du texte, « Toboggan », et gardez-vous pour la soif « Retour à la normale ». Évoquant Recouvrance, la Cavale blanche et l’arsenal, ce morceau punk rock est le plus brestois du lot. C’est une chanson à jouer dans un bar, comme ils auraient pu l’écrire à leurs débuts !