Vice-président de la Fédération nationale des agents immobiliers (FNAIM) et candidat à cette présidence, Jacky Chapelot est un acteur important du commerce à Châteauroux, avec une double casquette d’ailleurs : celle d’agent immobilier et de promoteur. à ce titre il a investi à Cap Sud mais aussi en centre-ville, en particulier dans l’îlot Molière. Il n’oppose donc pas commerce de centre-ville et de périphérie. « On ne peut pas opposer les deux. Dans les années 1990 à 2010 il y avait une vraie demande en zone périphérique, mais en 1995 nous avions trente cinq boutiques à louer dans le secteur de la rue Grande. »
Pour Jacky Chapelot, la situation actuelle est beaucoup moins inquiétante. « Il n’existe plus beaucoup de commerces vacants en cœur de ville. Ceux qui ne trouvent pas preneur le sont essentiellement en raison d’une disposition des locaux ou d’une accessibilité compliquées. Mais c’est de moins en moins le prix qui pose problème. Les bailleurs ont besoin de louer et nous sommes-là pour les inciter à baisser leurs prix. Nous avons loué un commerce rue Diderot à 400 € mensuel ! Ce qui est évident en revanche c’est que le coût de la construction, comme par exemple place Napoléon, oblige le promoteur à un certain niveau de loyer pour rentabiliser son investissement. On a aussi un phénomène de vacance rue de la Poste où le promoteur qui a restructuré l’immeuble des Nouvelles Galeries a été beaucoup trop ambitieux sur les prix. »
Une nouvelle tendance se fait jour, d’après l’agent immobilier, c’est le retour des enseignes nationales en centre-ville. « Elles ont d’abord investi dans les métropoles, puis sont descendues dans les villes de 150 000 habitants, ce marché est saturé et elles regardent dans les agglomérations de 70 000 à 80 000 habitants, y compris lorsqu’il s’agit d’enseignes alimentaires. Le problème c’est que l’on manque d’espaces de 350 à 1 000 m2 en centre-ville. Paradoxalement au moment où se développe le digital qui détruit les rapports humains, les clients commencent à privilégier le contact avec les commerçants traditionnels. »
Là où Jacky Chapelot ne rejoint pas Benjamin Losantos, c’est à propos de la pénalité mise en place par la Ville de Châteauroux pour dissuader les bailleurs de garder des locaux vides. « La taxation ne va rien régler. Ce qu’il faut c’est mettre en place des aides fiscales, en fixant des barèmes et des règles, avec des bailleurs qui s’engagent sur des loyers raisonnables. Les collectivités locales peuvent jouer sur la taxe foncière. » Sans surprise l’agent immobilier accueille de façon beaucoup plus positive l’aide à la location mise en place par cette même mairie de Châteauroux pour aider les commerçants qui s’installent, dans leur première année d’exercice.
Il appelle aussi à un vrai projet d’urbanisme pour le cœur de Châteauroux.
P.B.