Entre les « IN » et les « OFF », nos coups de cœur du Printemps de Bourges
Ce 41e Printemps de Bourges n’a pas dérogé à la tradition en drainant dans la cité berruyère pas moins de 200 000 festivaliers pour plus de 79000 spectateurs. Cette année était celle des nouveautés et des découvertes comme le nouvel espace de la Halle au Blé dédié au Hip Hop. Les lectures musicales, avec la participation remarquée de La Grande Sophie et Delphine de Vigan. L’hommage à la chanteuse Barbara fut également une belle réussite. Jain et Camille ont également séduit. Petit coup de cœur pour l’«homme statue» magnifique de réalisme et qui durant des heures a attiré les festivaliers, digne des «hommes statues» sur les Ramblas de Barcelone.
Camille et Julie Berthillet, petites fées de l’archer
En soirée, nous nous retrouvons sous cette voute en croisée d’ogives majestueuse de la Cathédrale Saint Etienne pour enfin voir et surtout écouter, ces deux cendrillons de la musique classique que sont Julie et Camille Berthollet. Véritables petites fées de l’archer ; l’ainée Julie et sa cadette Camille toute auréolée de sa victoire aux prodiges 2014, une virtuose qui allait, avec sa grande sœur, entamer une carrière fantastique. Les voir dans cette sublime cathédrale où nous avions, lors de printemps précédents, vibré pour Patti Smith et en 2015 la voix extraordinaire de Stuart Staples de Tindersticks. Là, nous avions un duo magique, violon et violoncelle qui a donné bien des frissons aux personnes installées dans la cathédrale bien fraiche en ce mois d’avril. Qu’importe, la chaleur était dans cette musique sortie comme par enchantement des violons, du violoncelle, avec une douceur chaude et « étincelante ». Les archers semblaient flirter avec les cordes, des duos sublimes avec ces regards complices de deux sœurs vraiment en symbiose et très heureuses de jouer ensemble accompagné d’un pianiste de grand talent. Charmantes dans leur robe fourreau blanche, elles ressemblaient à deux belles poupées animées par des doigts de fée. Pas de programme, il fallait deviner les auteurs des morceaux joués mais ce « n’est grave » me dit ma voisine transportée par la virtuosité des prodiges : « j’aime cette belle musique jouée avec tant de dextérité, çà me donne des frissons ». « Elles sont éblouissantes, on a l’impression que les violons sont en apesanteur » dit mon voisin de derrière. L’Ave Maria de Schubert, un délice, et tout nous semble divin ; Brahms, Paganini, Dvorak, Tchaïkovski, Matos Rodrigues, la musique romantique de Vittorio Conti (Czardas), Bach, Vivaldi et ses quatre saisons ; on croit reconnaître l’été, puis Gershwin et Summertime. Tout un répertoire qui vous entraîne vers ces danses hongroises, une balade le long du beau Danube bleu, et un passage ensuite vers la Volga et ces musiques Russes à fort caractère du moins c’est notre imaginaire qui parle. Fin du concert, on semble ouvrir les yeux, notre beau voyage est terminé, trop court, mais tellement magique que nous applaudissons sans retenue : un moment féérique, dans un lieu prestigieux, pour une soirée que les huit cent personnes présentes ne sont pas prêt d’oublier.
Un « Mister Renard » bien fatigué au W
Coup de cœur spécial et triste pour l’ouverture Mardi au W où les fans de Renaud ont applaudi leur « copain », leur « poteau » mais qu’il était fatigué « Mister Renard », « une rinopharyngite » dira t-il à ses fans dociles, qui lui ont tout pardonné durant deux heures de présence plus que de chant véritable. On s’en fout répétaient les spectateurs proches de la scène, eux qui étaient venus là pour être auprès de lui, comme un grand frère mais bien mal en point tout de même. Il a tenu deux heures et ça, personne ne peut lui reprocher. « Toujours vivant, toujours debout » ; bon d’accord mais fatigué l’artiste, ne trouvant plus les paroles de « La médaille » mais qu’importe : « vous vous en foutez vous n’êtes pas venu pour écouter Céline Dion ou Florent Pagny… » Non !!! Non !!! qu’ils répétaient tous en cœur et vas-y que je te chante Hexagone avec le « poteau » : « on lui pardonne tout parce qu’on l’aime » dit un voisin la soixantaine bien tassée avec un bandana rouge autour du cou mais revenu, le temps d’une chanson, quarante ans en arrière.
Uponstage, la folie tourangelle
5 jeunes, une scène, plusieurs dizaines de spectateurs et un succès. Les jeunes tourangeaux d’Uponstage se sont présentés sur la scène « La cher en scène » le jeudi après midi de ce 41e Printemps de Bourges. Avec leur style pop rock, Uponstage a captivé les dizaines de spectateurs présents en interprétant les titres de leur EP, comme Elsa ou I’m lover. Chantant en Anglais ou en Français, leurs musiques ont plu à plusieurs dizaines de spectateurs restés devant leur prestation. Ce passage au Printemps de Bourges devrait, on l’espère, leur permettre de se faire encore mieux connaître.
Raspberry Lips, entre force et douceur
Parmi les différentes scènes ouvertes, une scène était consacré au Festival musical des étudiants au Printemps de Bourges. Devant le public, de nombreux groupes d’étudiants ont fait des prestations remarqués, notamment Raspberry Lips. 4 jeunes de l’Université de Bourgogne ont exposé leur propre composition devant plus d’une centaine de spectateurs. Avec un style pop-rock-indé, les garçons de Raspberry Lips ont fait bougé le public avec leur musique mélangeant rythme entraînant et douceur.
Laura Cahen envoûte le W
De nombreux artistes se sont produits sur la scène du W. Parmi eux, on peut noter la prestation de Laura Cahen. La jeune chanteuse de Nancy a captivé la salle éphémère avec sa voix intense, aigüe et tout simplement impressionnante. Avec son style à la Camélia Jordana, Laura Cahen a montré une partie de son talent devant près de 8000 spectateurs et parfaitement assuré la première partie du concert avant de laisser sa place à Boulevard des airs, Vianney et Jain. Seule sur scène, ou accompagné de ses 3 musiciens lors d’un show case dans une boutique de Bourges, sa voix a réussi à faire frissonner de nombreux spectateurs. La sortie de son 1er album mérite d’être un succès.