Le Poinçonnet
Vendredi 7 avril l’Asphodèle programme « Avec Barbara ». Rencontre avec Brigitte Le Coq, artiste de la région Centre-Val de Loire, qui trouve avec ce spectacle plein de sensibilité la récompense de son travail.
Brigitte Le Coq ! Avec un nom pareil on est prédestiné à l’imitation. Alors Barbara chantée par Brigitte Le Coq… une imitation de plus ? Pourtant, si Jack Moreau, le programmateur de l’Asphodèle est revenu emballé après être allé repérer ce spectacle « C’est le plus beau spectacle que nous présenterons cette année », on peut lui faire confiance et essayer d’en savoir un peu plus sur cette artiste de la région.
Née en Lorraine, Brigitte, installée près d’Orléans, a vécu toute sa vie artistique dans l’Eure-et-Loir, le Loir-et-Cher ou le Loiret. « A 18-19 ans j’étais chanteuse de bals, je faisais des imitations des vedette féminines de l’époque. J’ai fait aussi beaucoup d’animation, comme marionnettiste. Je n’ai pas de formation de chanteuse proprement dit. Mes seuls cours de chant datent de l’époque où je faisais partie de la Maitrise de la cathédrale de Chartres.
De l’époque où Brigitte vivait de ce qu’elle appelle du spectacle événementiel (autrement dit accompagner d’une ambiance musical un repas avec un joli costume) elle a constaté que ses reprises de Barbara retenaient régulièrement l’attention. Un intérêt qui s’est confirmé lorsqu’elle a monté son premier vrai spectacle dans lequel, entre les classiques de grands auteurs, elle glissait ses propres textes.
Brigitte, mais aussi Jacky Lepoittevin
« Lorsque j’ai monté « Emotions » j’ai passé des concours pour essayer de me faire connaître. Je n’ai jamais gagné mais, là encore, mes interprétations de Barbara provoquaient un vrai engouement du public. Je ne connaissais pas particulièrement l’artiste, mais un théâtre de Bourgogne m’a commandé un spectacle entièrement consacré à Barbara qui devait être joué à trois reprises. » Comme Brigitte avait croisé entre temps la route d’un grand pianiste Jacky Lepoittevin, elle a pu monter ce spectacle piano voix. « La première représentation a été, à mon goût, une catastrophe, mais nous avons fait trois fois salles pleines et le public a adoré. Et puis petit à petit nous avons rôdé ce spectacle qui tourne désormais depuis dix ans. »
Très bien, mais qu’est-ce qui fait la particularité de Brigitte au moment où Barbara est tellement à la mode que même Gérard Depardieu pousse la chansonnette. « Gérard, c’est autre chose, il a vécu avec elle. Moi, je suis liée à Laurence, (la nièce de la « longue dame brune », à laquelle était dédiée L’Aigle Noir) et j’ai évidemment appris à connaître Barbara, mais je ne cherche pas à être Barbara quand je la chante. Ce serait ridicule d’ailleurs tant nos physiques sont différents. En fait très souvent ses textes comme par exemple « Le Bel âge » me rapprochent de souvenirs de ma propre vie. D’où probablement cette émotion qui touche le public. »
La difficulté lorsqu’on fait le choix de célébrer une artiste, c’est de réussir à faire vivre ses propres textes. « J’ai un projet de nouveau spectacle qui serait composé de portraits de femmes. J’ai les textes, mais je suis à la recherche du compositeur qui les mettra en musique. » En attendant elle glisse toujours une chanson à elle au milieu des textes de Barbara. Si vous connaissez bien le répertoire, vous l’identifierez forcément, vendredi, à l’Asphodèle.
Pierre Belsoeur
Pratique : « Avec Barbara », vendredi 7 avril à l’Asphodèle (au Poinçonnet) à 20 h 30. Places à 15 et 12€ .