Bourges
En cette fin janvier, Pascal Blanc maire de Bourges, tenait promesse en présentant aux Berruyers l’évolution de la situation financière de la ville ; exercice toujours délicat pour le premier édile municipal.
Cette fois, pas de grand expert de la finance car on se souvient de la déplorable démonstration de Jean Marc Sylvestre, journaliste économique de TF1 notamment, qui avait pratiquement plombé la réunion publique de 2016. Cette fois, c’est le maire en personne qui a expliqué aux quelques deux cents Berruyers présents dans le hall d’exposition de la mairie, où en était la ville de Bourges côté finances. Pédagogue, se voulant le plus authentique possible sur la transparence des informations, le premier magistrat de la ville s’est montré offensif et confiant quant à la poursuite de la réduction de cette dette qui obstrue la voie de l’investissement notamment. Pascal Blanc se montrait d’entrée satisfait des efforts réalisés puisque en cette fin d’année 2016 certains postes budgétaires sont en progrès. On parlait de cette dette qui plombe les finances et surtout les projets de la ville ; elle était de 145 636 000 euros en 2015* pour être en 2016 de 140 ML d’euros. Cette année de transition apporte donc une petite bouffée d’oxygène pour la ville et donc pour les habitants.
Pas d’augmentation des impôts d’ici la fin du mandat.
Le premier résultat de cette « bonne année », c’est la promesse de ne plus augmenter les impôts d’ici la fin du mandat (2020) : « Nous avons réussi à bien entamer le redressement de la situation financière de la ville et j’associe évidemment à ce redressement, tous les services de la ville. Il nous faudra, nous l’avons vu, encore faire des efforts, poursuivre ce travail intensif et solidaire et j’ai confiance pourquoi ? Parce que ce que nous avons réalisé nos objectifs et bien au delà ; puisque sur notre marge brute à dégager, nous obtenons un gain de 3,1ML sur les 8,8ML prévus. Alors, ce que nous avons réalisé en 2016 pourquoi en serait-il autrement d’ici 2020 »? (7,6 ML euros d’épargne brute supplémentaire à dégager d’ici 2020).
Un encours de dette en diminution
Là aussi, bon point mis en exergue par le maire car en 2015 cette dette s’élevait nous l’avons vu, à 145 636 000 ML d’euros pour atteindre 140 ML d’euros en 2016, soit environ une réduction de 6 ML d’euros ce qui, effectivement est appréciable vu le contexte national et l’effort demandé aux collectivités quant à leur contribution au redressement des finances publiques (12ML d’euros perdus depuis 2014. Ce chiffre représente 60% de l’épargne brute de la ville et 30 points d’impôts).
Capacité de la ville à rembourser
Là aussi les chiffres sont devenus plus acceptables et l’évolution de la solvabilité de la ville est assez significative. Le seuil fixé est de 15 ans. En 2008, Bourges était à 12,2 années, en 2013, cette solvabilité passait à 14,6 années pour atteindre 18,6 années en 2014. En 2015, elle était descendue à 15,7 années et estimée pour 2016 à 11,8 années.
Quant au taux d’épargne brute : poids de l’épargne brute par rapport aux recettes de fonctionnement, nouveau point de satisfaction pour Pascal Blanc qui soulignait de nouveau cet effort collectif qui permettait une évolution substantielle de ce taux d’épargne puisqu’il était de 7,90% en 2014, remonté à 10,55% en 2015 et estimé pour 2016 à 12,94%. Le seuil limite acceptable étant de 10%.
Tout ceci conduisait le maire à évoquer les investissements.
« Nous devons continuer à investir car cela permet à notre collectivité de faire des économies en fonctionnement, d’améliorer les conditions de vie de notre ville, de favoriser le travail des entreprises locales et donc de créer de l’emploi. Ce sont aussi les recettes diverses générées par ces investissements ». Désormais les investissements de la ville seront liés avec l’agglomération poursuivait Pascal Blanc dans le cadre des intérêts communautaires. Il reprenait ses propos tenus à maintes reprises quant à ces nouveaux investissements communautaires : « ils concernent entre autres deux gros projets : un centre des congrès et un centre ludique aquatique ; projets qui seront présentés au conseil communautaire de juin qui se prononcera sur leur faisabilité ». Un programme d’investissement maîtrisé qui passera (hors subventions versées) de 24ML d’euros pour la période 2009-2014 à 16ML pour 2015-2020. L’attractivité de la ville, son image, sa capacité à attirer touristes et entreprises, développer la culture, les sports, le tourisme, conditions sine qua non pour éviter une mort à petit feu face aux métropoles que seront Tours et Orléans. L’évolution de l’autofinancement marque une érosion structurelle enrayée qui, de 9,3 ML d’euros en 2015, est estimé à 11,9 ML d’euros en 2016 ; lequel auto financement n’a jamais atteint cette évolution.
Suite à cette séance « pédago, économico financière », s’ensuivait la séquence questions réponses dans une atmosphère bien plus apaisée qu’en 2016. Diminuer le train de vie de la ville, des élus, où se situent les économies lorsqu’on parle d’un palais des congrès, d’une « piscine », « cela va encore augmenter les charges… ». Le devenir de l’aéroport et du site Monin, quels types d’efforts sur les dépenses ? Que font la ville et l’agglomération pour attirer les entreprises ? Les ordures qui s’amoncellent sur les trottoirs ; est-ce cela qui va attirer les touristes ? Philippe Mercier Premier adjoint et Patricia Godet directrice des services financiers participaient au débat en apportant moult réponses même si on s’acheminait vers une « rencontre des berruyers » plus que sur l’événement du jour dédié aux finances de la ville. C’était néanmoins le jeu de la démocratie en de pareilles circonstances et le maire, son adjoint et sa responsable financière, ont de bonne grâce participé à cette séquence de démocratie participative.
Jacques Feuillet