J’aime le patois berrichon, vous le savez à présent. Il n’y a plus matière à discussion et, parmi les chantres de cet art, on trouve Gabriel Nigond avec « Les contes de la Limousine » publiés chez Stock en 1903. Au départ, Gabriel est plutôt destiné à suivre les traces de son père, ingénieur des Ponts et Chaussées mais lorsqu’il commence à écrire, une certaine frénésie bien naturelle s’empare de lui et, à tout juste 17 ans, il publie son premier recueil de poésies. Rapidement remarqué en Berry où il officie au cabaret castelroussin « Le Pierrot Noir », il monte à Paris. Auteur de contes, de poèmes, de romans, il est surtout connu pour ses pièces de théâtre. Il collabore notamment avec Hugues Lapaire.
Pour George Sand, il signe un poème dont voici quelques mots :
« Si ben que l’ciel blu dev’nait noir,
Qu’les pésants fermaient eux étables
Et que l’Aurore arrivait, chaque soir,
Une heure en r’tard pour s’mettre à table !
Sa campagne ! Ell’l’avait dans l’sang ;
Ça y était nécessair’ pour vivre !…
C’est un métier si trahissant,
Voyez-vous ben, que d’fair’ des livres ! »
Maud Brunaud