Châteauroux
On avait pourtant doublé la capacité d’accueil, mais rien n’y fait. La deuxième Nuit du Polar affiche complet une semaine avant la clôture des inscriptions.
Incroyable, l’engouement pour la Nuit du Polar, organisée par les éditions La Bouinotte et l’agence AAA triple A dépasse toutes les espérances. Comme quoi à partir d’une idée simple : un grand jeu d’enquête policière à la tombée de la nuit, il est possible de décrocher les Castelroussins de leur soirée télé pour vivre leur ville autrement. Le principe est simple, on vous propose une énigme, on vous confie un carnet d’enquête et à vous de trouver la solution avec une équipe de trois ou quatre amis.
Un jeu et des auteurs
La première édition avait réuni 450 joueurs et démontré qu’il existait un public pour ce type d’animation. Elle avait montré aussi les limites de l’exercice : 450 joueurs sur un même itinéraire ça provoque des encombrements dans les lieux de passage obligés où l’on récolte les indices. Pour ouvrir le jeu à 700 enquêteurs il a fallu multiplier les itinéraires, écrire un scénario sophistiqué et mobiliser davantage d’acteurs sur les scènes d’indices. Elle a montré aussi que tous les amateurs de polars n’avaient pas envie de jouer, mais souhaitaient profiter de l’occasion pour découvrir des livres et leurs auteurs.
Pour la deuxième édition, une trentaine d’auteurs viendront à la rencontre de leurs lecteurs. Ceux de La Bouinotte évidemment rassemblés dans la collection black Berry, ils ne proposent pas de recueil de nouvelles cette année, mais deux nouveaux volumes signés François Couleau «Voir Châteauroux et mourir» et Luc Portier «Meurtres aux champs» treizième et quatorzième volumes de la collection, sortent à l’occasion de cette Nuit du Polar.
Des auteurs locaux donc, des voisins venus par exemple des éditions Marivole et CPE, mais aussi des pointures nationales comme Stéphane Bourgoin, que l’on retrouve régulièrement sur RTL, qui propose une conférence débat avec projection de documentaires sur «Qui a tué le Dalhia noir ? ». Laurent Scalese, avec son dernier roman «La voie des Ames» un auteur qui a signé plusieurs scénarios de fiction pour la télévision, Michel Embarek qui vient de publier un nouveau roman «Personne ne court plus vite qu’une balle» et Christophe Guillaumot, parrain de la première édition. Le lauréat du prix quai des Orfèvres vient lui aussi de commettre un nouveau roman « Abattez les grands arbres».
Alors un salon du polar, un grand jeu, un apéro d’après jeu pour les participants et un petit concert… et tout cela gratuitement, ç’est une formule qui marche.
Une audience nationale
Pour assurer la gratuité de la manifestation, les organisateurs ont rassemblé un certain nombre de partenaires institutionnels ou privés autour d’eux, dont évidemment la Ville de Châteauroux. Dans cet ensemble la SNCF tient une place particulière. Le prix SNCF est une récompense très courue des auteurs de Polars et en s’associant à la Nuit du Polar, la SNCF fera la promotion de la manifestation sur la ligne Paris-Toulouse en organisant notamment deux trains du Polar dans lesquels des animations seront proposées et des auteurs castelroussins dédicaceront leurs ouvrages les 17 et 23 octobre.
Pratique : Samedi 24 octobre – Ouverture du salon à 14 h dans la nef des Cordeliers ; 30 auteurs en dédicace, projections de courts métrages pour le prix SNCF du polar 2016 ;
17 h15 : conférence débat et projection de documentaires par Stéphane Bourgoin.
18 h 30 – 21 h : Enquête (Les inscriptions sont closes), retour au Couvent avec les auteurs en dédicace, et pour clore la soirée concert à 23 h de Damage Case.
Nos coups de cœur pour cette Nuit du Polar
Suzanne sans crier gare
Pierre Belsœur
Editions La Bouinotte, 17 euros
Et si Suzanne Bouif ne s’était pas suicidée ? Une nuit d’automne, un train roule lentement vers Châteauroux. Une silhouette surgit devant les phares de la locomotive. L’impact est violent, inévitable. Grâce au sac à main retrouvé près de la voie ferrée, la police a rapidement identifié Suzanne Bouif.
Une femme seule, sans histoires, ni heureuse, ni malheureuse. Les causes de la mort sont évidentes. Les circonstances, bien obscures. Un peu avant le drame, la voiture de la victime a été utilisée pour cambrioler un magasin. Pas le genre de Suzanne Bouif…
Le capitaine Athibard sait qu’il ne doit rien laisser au hasard. Entre une magistrate tatillonne, des élus susceptibles et un chef apathique, il va devoir jouer serré.
Avec délectation, Pierre Belsœur tisse une intriguecaptivante sur la trame d’une société provinciale tout en non-dits. Il y a du Simenon dans les intuitions du policier castelroussin.
Pierre Belsœur n’avait jamais trempé sa plume dans l’encre noire avant de croiser les disciples de black Berry. Journaliste, il avait livré des informations recoupées, vérifiées, sérieuses tout au long de sa carrière à La Nouvelle République. Après Le Bal des Prétendants, et une nouvelle dans black Berry II, il signe son premier polar.
Du sang sur le cachemire
Christian Gœmaere
Editions Marivole, 20 euros
Alors que la Sologne rougeoie sous ses couleurs d’automne, deux cadavres, que rien, à priori, ne relie, sont découverts à Bois-Guibert, vaste propriété d’un notable local, sur ces terres de chasse, de bois, d’eau et de mystères. Et cela fait désordre au moment où s’engage une nouvelle campagne électorale qui oppose deux anciens amis aujourd’hui adversaires acharnés.
Il n’en faut pas plus pour mettre en émoi tout ce que la Sologne compte de notables, de gendarmes, de commères et de braconniers. Les amitiés d’enfance, l’amour effréné des différents protagonistes pour un même terroir, la Sologne, survivront-ils aux vieilles histoires, aux rancunes tenaces et à cette hécatombe meurtrière ?
Enfin, quand la séduisante et brillante commissaire, Camille Baudu, se saisira du dossier au mépris de toutes les règles et prudences policières, c’est dans les remous de l’Histoire, bien loin de la Sologne, qu’elle plongera et découvrira la vérité. Et si cette vérité l’emmenait au-delà de l’Histoire ?
L’auteur : Tour à tour vendeur de produits cosmétiques pour coiffeurs dans la pampa argentine, président d’un tribunal indigène dans l’une des dernières colonies françaises du Pacifique, Christian Gœmaere a ensuite mené une carrière de cadre dirigeant dans l’industrie agro-alimentaire, en France et à l’étranger. Parallèlement à ses activités professionnelles, il a exercé plusieurs mandats électifs locaux, dont la fonction de maire de Pontlevoy, petite commune rurale située aux confins de la Sologne.
Mais c’est finalement au cœur même de la Sologne, là où sont ses racines, qu’il situe et signe son premier roman.
Faux semblants
Chérif Zananiri
Editions Marivole, 20 euros
Faux semblants est un thriller qui se déroule dans la vallée de l’Eure entre Perche et Beauce à l’époque des derniers hippies.
On y rencontre une grand-mère qui commet des meurtres, des faussaires en peinture, de faux hippies, des gentils qui n’en sont pas, des perruques, des postiches, des faux-nez… par moment, même la Beauce prend des airs de Sologne !
La lecture est haletante et on abandonne le livre qu’une fois l’énigme résolue.
L’auteur : Chérif Zananiri, après des romans de terroirs, nous propose un thriller bucolique dans lequel il s’amuse à tisser une diabolique toile pour faire évoluer un gendarme et un improbable ancien commis vacher devenu maître-chien.