Après la victoire de 2016 et les troisièmes places en 2014 et 2017, l’écurie berruyère Signatech-Alpine est à nouveau montée sur la plus haute marche du podium des 24 heures du Mans dans la catégorie la plus dense celle des LMP2. Une belle manière de célébrer le quarantième anniversaire de la victoire de l’A442B du duo Pironi/Jaussaud en 1978.
L’histoire est belle. Et la constance au plus haut niveau magnifique. Une fois de plus, l’écurie berruyère Signatech-Alpine a montré un niveau de compétitivité exceptionnel en terminant première de la catégorie LMP2, de loin la plus homogène et la plus disputée (contrairement au LMP1 où Toyota n’avait pas d’adversaires à sa mesure) de cette édition du Mans 2 018. Mieux, dans l’optique du Championnat du Monde FIA d’Endurance, l’équipe de Philippe Sinault a fait la bonne opération. Nicolas Lapierre, André Negrao et Pierre Thiriet ont marqué les points de la victoire LMP2, assortis d’un coefficient 1,5 pour cette course de
24 heures. Les trois pilotes Alpine ont pris par la même occasion les commandes du classement général, avec une confortable marge sur les deuxièmes. Une place de leader qu’il faudra confirmer dès la prochaine course du Championnat du Monde FIA WEC à Silverstone le 19 août prochain.
De petits faits de course qui ont, un temps, coûté la victoire…
Philippe Sinault, Team principal Signatech Alpine-Matmut, quelques minutes après l’arrivée et alors deuxième sur la piste, avouait ne pas faire la fine bouche sur ce nouveau podium, même s’il visait cette victoire dans la Sarthe. « Je dois dire que nous sommes tombés sur plus forts que nous et qu’une victoire à la régulière était hors de portée cette année. Je voulais que nous restions à environ une minute d’écart avec le leader au début de la nuit et nous y sommes parvenus ; preuve que notre plan de marche, basé sur l’économie des pneus et du carburant, était bon. Cela devait payer en fin de course. Malheureusement, plusieurs faits de course dans la nuit nous ont coûté des poignées de secondes, qui se sont transformées en minutes… » Comme sur ce tête-à-queue de Pierre Thiriet à Arnage, qui s’est fait piéger à la fin d’une « slow zone » ; ses pneus ayant trop perdu en température. Ou encore lors de cet arrêt forcé au stand de Nicolas Lapierre qui avait abîmé l’avant de la n° 36 en heurtant un morceau d’échappement qui traînait sur la piste. Egalement avec ce problème de Hans (le harnais qui maintien la tête du pilote) qui coûta encore beaucoup de temps au moment où Lapierre passa le volant à Negrao… Sans oublier cette petite escapade de Lapierre qui l’obligea à revenir au stand pour changer la face avant de l’Alpine et les nombreuses séquences de neutralisations majoritairement défavorables.
En tête au championnat du monde WEC
Durant la course, la fin de matinée fut beaucoup plus calme pour les pilotes Alpine qui étaient récompensés de leur opiniâtreté en récupérant la deuxième place à 11 h 30 le dimanche matin ; deuxième place qu’ils s’appliquèrent à conserver ensuite avec brio. « C’est vrai, nous n’avons rien lâché, en restant en permanence parmi les quatre premiers, et l’équipe a une nouvelle fois délivré un très bon travail. Quatre podiums au Mans au cours des cinq dernières éditions, une solide avance en tête du championnat : j’ai quand même de bonnes raisons d’être satisfait » analysait Philippe Sinault qui laissa le plaisir au fidèle David Vincent, le chef de l’équipe technique, 20 ans de présence chez Signature, l’honneur d’accompagner les pilotes sur le podium. Un geste qui résume là toute la grandeur d’âme et de cœur du patron. Mais tout ça, c’était avant que les commissaires techniques se penchent un peu plus sur l’Orica n°26, vainqueur sur la piste…
Lundi soir la sanction tombait et l’Alpine A470 grimpait d’un cran. Et de se rappeler les doutes du boss berruyer…
Christian Ragot