AdM par excellence, l’année qui vient de s’écouler marquera les esprits pour quelques temps. Au terme de ces douze mois éprouvants, on peut se dire que ce ne sera pas pire demain. Quoique, après la mise en évidence d’une inculture généralisée due au développement exponentiel de l’accession aux réseaux antisociaux -Bernie avait raison, on en perd son sang froid- émettons des doutes. Et quand le doute m’habite, on peut être aussi dubitatif que Pierre Desproges, autant philosophe du XXe siècle que Raphaël Enthoven au XXIe, en beaucoup plus marrant, qui précisait que « non cela ne veut pas dire éjaculateur précoce »
En ce début d’année il conviendrait de faire des vœux comme lorsqu’on voit passer une étoile filante du côté de la voie lactée ou lorsqu’on lance une pièce dans la fontaine de Trévi. On peut tout autant avoir de bonnes résolutions, non pas celles de votre écran d’ordinateur, mais plutôt celles qui peuvent, doivent, ou pas, changer votre vie de tous les jours et de celle d’après itou. De toute manière, on s’en fout un peu puisque les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent. C’est aussi le bon moment pour faire le bilan des bonnes choses, il en existe toujours, et des mauvaises. Cher lecteur, comme chacun n’est pas du même avis, range la liste qui suit dans tes propres colonnes du bien et du mal. En 2021, choisis ton camp camarade…
On peut ainsi citer la Covid ou l’annonce de la Nasa qui a perdu un trou noir dans notre galaxie. La Covid ou Dupont-Aignan favorable à l’utilisation de l’hydroxychloroquine avant de découvrir qu’un vaccin, c’est quand même mieux. La Covid ou Donald Trump, même pas nominé pour le prix Nobel de la Paix mais qui pourrait l’être pour celui de l’anti-démocratie, quand bien même ce serait celle à géométrie variable des USA. La Covid ou le coming-out politique du préfet Lallement, citation de Trotsky à l’appui, qui explique ses hésitations entre un coup de matraque en travers du sourire d’un facho identitaire et ou de celui d’un Black Bloc. La Covid ou l’apparition de néo-fonctionnaires, au printemps et à l’automne, au salaire universel liée à la pandémie. Finalement, les socialistes ne racontent pas toujours que des conneries, tel Benoît Hamon. Guy Béart, parolier plus que chanteur, avait raison : il ne fait pas bon être le premier à dire la vérité. La Covid ou les affabulations de tous les inféodés de la pensée unique et du savoir induit du PMU du coin, l’excuse de la biture en moins. La Covid ou toutes les larmes de crocodile en signes de plus d’empathie pour un petit chat qui miaule devant sa gamelle, dans l’attente de ses croquettes préférées, que d’un migrant qui coule et crève en Méditerranée. La Covid ou l’immense gâchis d’une laïcité pervertie par toutes les sectes, monothéistes ou pas, d’un monde qui se croit plus intelligent et surtout plus facile à vivre quand la vérité vient des cieux.
À un niveau plus proche de nous, citons la Covid ou les turpitudes de petits élus départementaux aux yeux immobiliers plus grands que leur ventre financier et à la pensée trop crue pour un électorat plus proche du cycle 2 que du cycle 3 dans le scolaire primaire. Toujours plus proche, la Covid ou les élucubrations de tous ces petits élus locaux prompts à dégainer leur aversion à un monde politique sur les réseaux asociaux alors qu’ils s’en nourrissent et s’y baugent avec volupté sur des chaînes de télévision ciblées. Et encore plus proche, la Covid ou tous les hobereaux justifiant les systèmes de vidéo-surveillance mais ne souhaitant pas que leurs ridicules gesticulations apparaissent en direct sur la Toile.
On peut en appeler de tous nos vœux, de toutes nos envies, il sera impossible, en 365 jours, de venir à bout de tant de bêtises accumulées. Et pourtant, plus encore cette année, n’oubliez pas de prendre soin de vous. Parce que, pour 2021 … comme dirait Madame Chaput, une personne qui serait certainement bien brave si elle existait, « et pi la santé surtout ! »
Fabrice Simoes
* Année de M…e !